Hermès portant Dionysos enfant, longtemps attribué à Praxitèle, copie romaine de l'époque impériale (?

Hermès portant Dionysos enfant
Musée archéologique, Olympie

Ce groupe admirable, retrouvé en 1877 dans les ruines du temple d’Héra à Olympie, fut longtemps attribué à Praxitèle, car son aspect aussi bien que sa localisation correspondaient à la description qu’en avait donné Pausanias dans sa Description de la Grèce.

Cependant, la comparaison technique et stylistique (Apollon du Belvédère, Groupe de Laocoon, satyres…) démontre qu’il s’agit là d’une oeuvre romaine de la période impériale, vraisemblablement une copie d’après un original perdu.

L’argument de la « copie romaine d’après un original grec » sert d’alibi, en quelque sorte, aux archéologues se trouvant devant un pur chef-d’oeuvre n’ayant aucune analogie stylistique avec les oeuvres romaines contemporaines. Toutefois, cet argument ne tient pas : tous les sculpteurs et peintres confirmeront qu’un artiste médiocre, face à un original génial, ne réalisera qu’une copie médiocre, entachée du style de l’artiste. Les « machines à copier » romaines permettaient de « placer les masses », mais n’étaient pas assez précises, ni assez rapides d’utilisation, pour épouser le modelé d’un visage, d’une mèche de cheveu ou le galbe d’un muscle.

Si les artisans romains n’étaient pas de taille à réaliser de telles oeuvres, force nous est de chercher leurs auteurs à d’autres époques, forcément plus récentes. Et l’on sait que la renaissance italienne, avec le goût des puissants pour la sculpture antique, amélioraient leurs collections d’oeuvres contemporaines, qu’ils présentaient comme des antiquités, et ces attributions n’ont jamais été mises en doute.